La ville d’Ourossogui est située à 420 Km au sud-est de Saint-Louis, à 7Km de Matam, capitale régionale, et à 750 Km de Dakar, capitale du Sénégal.
Le village de Sogui ("Ouro" est une déformation du Pulaar "Wuro" qui signifie Village), est fondé vers le milieu du 18° siècle, plus précisément en 1839 , par un berger Peul nommé SOGUI. Des chasseurs venant de l’Yïrlabé, dans le département de Podor (Thikité Mbolo Birane Mbolosidy) se sont tout d'abord installés à Boynadji puis à Touldé Maliam à l'Est de Matam. Lors d'une randonnée de chasse, le nommé Ciré Lorrou Maliam Dia avait trouvé un endroit idéal pour la chasse et l'élevage où était installé le Peul Sogui. Maliam Dia reparti avertir ses compagnons de la découverte. Entre temps, le berger Sogui surprit, réfléchi sur les conséquences d'une cohabitation entre chasseurs et éleveurs et finalement choisit de fermer le puits et de partir dans une direction inconnue. A leur arrivée sur les lieux, le chasseur Dia et ses compagnons furent surpris de ne plus trouver personne, le peulh Sogui était parti sans laisser de traces, alors ils décidèrent d'y habiter et de donner le nom du « Village à Sogui ».
La population d’Ourossogui est structurée en six maisons antiques :
1°- Niang-Niangbé
2°- Diadiabé
3°- Dembérénabé
4°- Diabidiamanabé
5°- Boubou Oumar
6°- Fulbe yïrlabé
Une fois installées les familles se sont attaquées à la mise en place d'une structure dirigeante, ce qui fait qu'on ne peut comprendre l'organisation sociale en dehors de cette communauté Pulaar. Le patriarche, Hamth bodiel Diallo, fut nommé chef du village avec la clause tangible que toute décision majeure, avant d'être prise, devrait être soumise au conseil des notables représentant les 6 familles fondatrices "les Mawdo Hindé".
C’est ainsi on distingue :
- le hindé Boubou oumar
- le hindé Dembéré
- le hindé Niang-niangbé
- le hindé Diadiabé
- le hindé Diaby diama
- le hindé foulbé Yïïrlabé
Il convient de noter que seules 3 des 6 familles étaient éligibles : le hindé Boubou oumar, hindé Dembéré et hindé Diaby diama. Quelques unes des familles détenaient des secrets spécifiques qui leurs conféraient des rôles particuliers. Les Niangniangbés étaient chargés solennellement de faire porter la chéchia, une sorte de couronne au chef (enturbanné le chef). Les foulbés Yiirlabé quant à eux détenaient la mystique du cheptel. Les Diaby-diama se caractérisaient par la paix sociale.
La stratification faisait aussi apparaître les classes sociales qui sont les trois catégories qu'on rencontre dans la schématisation de la pyramide sociale de la communauté Pulaar. En référence aux principales catégories de la pyramide sociale, chacune assumant une mission bien précise et surtout inviolable. Ce qui faisait que traditionnellement aucun membre d'une catégorie sociale donnée ne pouvait assurer des fonctions qui n'étaient pas les sienne.
Depuis sa création jusqu'à nos jours il y a eu quinze chefs de villages à Ourossogui. Quelques emplacements sont souvent cités par les anciens :
- Touldé Dia-diabé : première habitation
- Dinguiral Nay : premier emplacement ou toutes les générations se retrouvaient pour les jeux divers
- Karadié Poumirdé : emplacement des grandes prières Korité et Tabaski
- Weindou Racine : marigot qui servait de lieu de baignade
Tiré de « Ourossogui, son Histoire » par NIANG